Vacances a Bali

Le Boieng 737 de la compagnie Australian Airways pose ses roues en douceur sur l'aeroport de Bali, au terme d'un vol simple et sirupeux au dessus de l'Australie puis de la Mer de Timor. Nous recuperons nos bagages puis sommes expulser dans le bruit du marchandage par le dernier douanier, auquel nous n'avons rien declare. L'hotel de Kuta, le Senen Beach Inn, sur lequel nous avons jete notre devolu apparait dans le recoin d'une ruelle qui ne sera sans doute jamais goudronnee, apres une course en taksi aprement negociee. Nous profitons de son jardin tropical et de son modeste et amical restaurant, qu'apres une courte et premiere visite dans les rues alentours. Je ne savais pas qu'elles etaient pleines de rabatteurs aux propositions mirobolantes, de scooters froleurs et zezotant, et de taksi helant. Tout ce bruit assiege nos tympas encore engourdis par les 6 heures de vol. "Nous ne sommes meme pas alles voir la mer" pense-je la seconde avant de m'endormir.
Le lendemain arrive tres vite et le chant peu melodieux d'un coq stupide m'extrait de je ne sais plus quel reve. Ce jour nous devons trouver des Rupiah en echange de nos dollars australiens, et une voiture a louer. Mais nous nous laissons du temps et esperons trouver ces deux moyens de locomotion au cours de notre errance dans Kuta. Le parcours improvise nous mene le long des rues commercantes, puis de la plage, immense. Cette plage est reputee dans le monde entier du surf, pour ses vagues faciles et bien roulees. Ce sport y est une veritable occupation et un vrai commerce. Il fait beau et chaud, nous aprecions la douceur equatoriale et le sourire parfois un peu trop marchand sur les levres balinaises. Nous retrouvons en fin d'apres midi cette plage ou les enfants jouent pendant 2 heures dans une eau a la temperature prometteuse. Je me repose sur mon transat loue sous un parasol qui a du connaitre des couleurs plus vives. Je n'ai envie ni de nager, ni de prendre des photos et encore moins de discutailler. Je suis bien, juste satisfait d'avoir evite les pieges tendus par des bureaux de change malhabiles et des loueurs de voiture peu scrupuleux. Les Balinais ne savent pas que les Francais s'entrainent au Maroc pour le marchandage. C'est une tres bonne ecole.

La nuit fut aussi bonne que la precedente, vite ecrasee par un sommeil de plomb. Nous prenons la route apres un petit dejeuner lent et sucre, et une promesse d'un retour dans ce havre de paix pour la fin de notre sejour. La voiture que nous avons arrache au bout d'une signature de contrat mouvementee et riches en surprise, est exotique, comme le traffic auquel je me mele timidement. En fait je suis tendu comme la ficelle du roti et la facon de conduire des Balinais est pour le moins deroutante. Je me detends qu'une fois arrive a Ubud et au Sania's House ou nous louons 2 bungalows pour 6 nuits. C'est un endroit absolument ideal pour s'impregner. De l'architecture d'abord, avec ses pavillons aux mille details, son sanctuaire aux innombrables offrandes et sa petite mais magnifique piscine. Nous sommes reellement sous le charme. Ensuite cet hotel est idealeament situe, au coeur d'Ubud pres des rues principales et pres du marche. Rien de tel pour se mettre dans le bain.

C'est d'ailleurs ce que nous faisons le lendemain, 4eme jour de nos vacances, nous sautons de joie a pieds joints dans la multitude. Nous visitons des palais et des temples a la silhouette inconnue de nos memoires. Ils ne sont pas seulement d'une beaute exotique, ils sont tout simplement intimidant, ils sont la preuve d'un savoir faire et d'une imagination debordante. C'est purement magnifique. Nous deambulons dans ces allees etranges a notre regard.
Nous assistons meme dans un de ces temples aux preparatifs minutieux d'une fete religieuse qui doit durer 4 jours. Les hpmmes s'affairent pendant que les femmes chantent au son cristallin d'une cloche delicatement frappee par un vieil homme tout de blanc vetu. Et le soir nous admirons la procession richement coloree par les habits de ceremonie et les percusions delicieusement agitees par des enfants. Aujourd'hui les moments ont ete resolument hidou.
Le 5eme jour est une journee orageuse, pendant laquelle nous achevons notre decouverte d'Ubud en deambulant dans les rues et en nous arretant au gre des boutiques, des musees et des galeries d'art. Nous y voyons les differents mouvements de peinture qui ont rendu cette ville celebre par dela les oceans. Les oeuvres presentees sont souvent d'une minutie precieuse, que nous aprecions que moderement. N'empeche, la journee entre 2 averses est belle comme cette vue sur les rizieres dans lesquelles nage un regiment de canards et ou paissent les buffles au repos a l'heure de notre dejeuner. Nous sommes bien au coeur d'un Tiers Monde fier et vert.